8 janvier 2007
La coopération entre démocrates et républicains sera nécessaire ...
Alors que Mme Nancy Pelosi (représentante démocrate de la
Californie) est devenue, le 4 janvier, la première femme à être élue
présidente de la Chambre des représentants, il ne fait aucun doute que
les
objectifs ambitieux du parti démocrate pour la nouvelle législature
vont
exiger le soutien de parlementaires républicains.
Des spécialistes de l'Institut Brookings de Washington (organisme de
recherche de tendance progressiste) ont donné un aperçu de la nouvelle
législature à majorité démocrate et de ses objectifs la veille de son
ouverture, le 3 janvier. Ils ont fait état de la difficulté de faire
adopter des mesures législatives que les démocrates considèrent comme
prioritaires, notamment l'accroissement de l'aide à l'enseignement
supérieur et la mise en ouvre des recommandations de la Commission
nationale d'enquête sur les attentats terroristes contre les Etats-Unis
afin de protéger le pays contre de nouveaux attentats.
Spécialiste de l'enseignement, Mme Lois Dickson Rice a souligné que les
parlementaires devraient s'attaquer à la question du coût des études
supérieures pour les enfants des familles à faible revenu, étant donné
que
51 % de tous les crédits budgétaires de l'Etat fédéral consacrés à
l'aide
aux étudiants servaient à accorder des prêts.
Toutefois, l'ancienne directrice du bureau du budget de la
Maison-Blanche,
Mme Alice Rivlin, qui fait maintenant partie de l'Institut Brookings, a
déclaré qu'il convenait en premier lieu de limiter les dépenses à
caractère
discrétionnaire avant d'augmenter les crédits destinés à l'enseignement
supérieur. Ce ne sera pas une tâche facile, selon elle, pour certains
membres du parti démocrate dont le programme électoral a porté sur une
politique budgétaire stricte.
Les parlementaires, a-t-elle ajouté, doivent aussi s'attaquer à une
réforme
profonde de la fiscalité, qui exigera la coopération des membres des
partis
démocrate et républicain. En ce qui concerne l'immigration et la
Sécurité
sociale, il semble possible que les démocrates et les républicains
soient
prêts à faire des concessions.
Pour sa part, M. Bruce Riedel, spécialiste des questions relatives au
terrorisme, a déclaré que le dossier du terrorisme figurait à juste
titre
parmi les questions prioritaires de la nouvelle législature, car les
Américains n'avaient pas oublié les quelque 3.000 victimes des
attentats du
11 septembre 2001.
La plupart des recommandations de la commission d'enquête ont été
appliquées, a-t-il fait remarquer. Les Etats-Unis ont maintenant un
ministère de la sécurité intérieure, un centre national de lutte contre
le
terrorisme et des services spécialisés dans la sécurité nationale au
sein
du FBI.
« Il est bon qu'il existe un plus grand contrôle des services de
renseignement, surtout maintenant qu'ils sont devenus plus importants
et
plus complexes », a-t-il dit, ajoutant qu'il était cependant nécessaire
d'améliorer le contrôle qu'exerce le Congrès dans les domaines du
terrorisme, de la sécurité et du financement.
M. Riedel s'est félicité du choix excellent des deux nouveaux
présidents
des commissions de contrôle des services de renseignement du Sénat et
de la
Chambre des représentants : M. John Rockfeller (sénateur démocrate de
la
Virginie occidentale) et M. Silvestre Reyes (représentant démocrate du
Texas).
A propos du financement de la guerre en Irak, M. Riedel a déclaré que
de
nombreux parlementaires estimaient qu'il était nécessaire d'exercer un
plus
grand contrôle sur l'emploi des crédits budgétaires consacrés à cet
effet.
L'éventuelle augmentation du nombre des soldats américains en Irak
entraînera un accroissement considérable des dépenses, et cette
question
mettra à rude épreuve les compétences en matière législative de la
nouvelle
présidente de la Chambre des représentants, a-t-il fait remarquer.
Si de nombreux démocrates, ainsi que quelques républicains, sont
favorables
à l'établissement d'un calendrier précis pour le retrait des forces
américaines de l'Irak, M. John Kerry, sénateur qui a été le candidat
démocrate à la présidence en 2004, préconise le déploiement de 10.000
soldats américains supplémentaires en Afghanistan.
Le nouveau président de la Commission sénatoriale des affaires
étrangères,
M. Joseph Biden (démocrate du Delaware), s'est engagé à consacrer à
l'Irak
une séance de travaux dès le 9 janvier, a indiqué M. Riedel tout en
faisant
remarquer qu'il était actuellement difficile de fixer des dates
précises
dans ce domaine du fait que tout le monde attendait de connaître la
nouvelle stratégie du président Bush relative à la guerre en Irak.
M. Bush doit prononcer au Congrès, dans le courant du mois de janvier,
son
discours annuel sur l'état de l'Union, qui comporte en général un volet
sur
la politique étrangère.
my abdellah bouskraoui
Central Intelligence Agency
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